Magento est à vendre, la belle affaire…

L’internet a une caractéristique étonnante : il amplifie tous les extrêmes, comme si l’absence de relation physique nous imposait d’en faire trop. On donne tout dans les réseaux sociaux, alors qu’on n’en fait pas la moitié avec ses voisins. On s’exhibe sans retenue alors qu’on n’ose pas sortir du lot dans la rue (buzz du moment, l’expérience Chatroulette est assez surprenante…). On arnaque sans vergogne, alors qu’on ne volerait pas une paire de chaussettes dans le magasin du quartier.

Parmi les arnaqueurs, il y a les maîtres. Les domainers en font partie. Le but : acheter le maximum de noms de domaine à des prix dérisoires pour les revendre aux plus offrants. Et comme cela ne suffit pas, entre l’achat et la vente, on en profite pour mettre de la publicité sur une page dite parking et récolter le jack pot grâce aux erreurs de frappe des internautes.

A ce petit jeu, certains gagnent confortablement leur vie : en 2007, Kevin Ham avait déjà bâti un empire de 300 millions de dollars à lui tout seul…

On pourrait me rétorquer que le commerce est le terreau de notre monde et qu’il n’y a pas de mal à être plus malin que les autres. Oui, mais il y a des limites. Aujourd’hui, j’ai reçu ce message :

La belle affaire… Que peut-on faire de ce domaine ? Rien, absolument rien, car son exploitation est interdite. Utiliser un domaine qui contient le mot magento s’appelle du typo-squatting. Le site officiel de Magento est clair sur ce point :

Can I use the “Magento” trademark in one of my domain names or URLs?
No. You may not use the Magento trademark or any other mark associated with the Magento offering from our company in your domain name or URL. (For instance « www.magentohosting.com » is not allowed. See more on this topic below.)

Et quand les avocats vous tombent dessus, vous avez l’air malin avec votre domaine acheté à prix d’or. Il vous coûtera au moins le double en frais de procédure.

L’internet jouit (encore) d’une relative liberté (sous contrôle), mais ce n’est pas une terre de non-droit. Et encore moins une terre de non-devoir : vous devez éviter ces pièges grossiers.

Cette histoire montre aussi le danger de ne pas acquérir les domaines de sa propre marque (magento.com et magento.net sont tous les deux typo-squattés). Ce qui pousse à tomber dans une autre arnaque, bien mieux organisée et parfaitement légale : celle des extensions de domaines. On se retrouve quasiment obligé d’acheter le domaine en .com, .net, .org, .fr, .eu, .tv, .mobi, .me, .info, .biz, .pro, .tel, .co.uk, .org.uk, .me.uk, .be, .de, .aero, etc.

Tant qu’il y a des pigeons…

Commentaires

doomay

Bonjour,
Après vérification sur les bases de données concernées, la dénomination Magento est uniquement déposée aux États-Unis, donc aucun dépôt de cette marque en France ou dans l’union européenne, ni comme marque internationale, en conséquence il n’existe aucune restriction valable pour qu’un citoyen autre que les Etats-Unis ne puisse pas acheter le nom magento.net pour l’exploiter.

20 février 2010, 16h16 · Répondre

Christophe

@Gabriel
Oui, là j’avoue que j’y suis allé un peu fort !

@doomay
Merci pour cette précision importante. Je n’ai pas fait l’effort de vérifier cet aspect. Du coup, mon article se trouve un peu décalé…

21 février 2010, 11h31 · Répondre

Pyksel

Ouf, je suis sauvé avec mon Magentoo.fr 😉

En fait, internet ne subit aucune legislation particulière si ce n’est toutes celles qui régissent les lois des pays. C’est donc le flou artistique le plus complet… Pour exemple les jeux d’argent en ligne… Accessibles, payables et surtout interdits pour le moment sur notre territoire… Nul n’est censé ignorer la loi, faut juste devenir avocat pour ne pas tout enfraindre sans vergogne (et encore…).

La legislation par rapport à internet est pire que le CSS et les navigateurs. Même la W3C n’y paut rien. A part faire comme la chine et condamner à mort celui qui enfreindrait les lois du pays 😉

Et d’abord Magentoo : c’est Ma Gentoo 2 64 😉 😉 😉

4 mars 2010, 10h52 · Répondre

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