La semaine dernière, j’ai reçu un joli papier (vert amende, bien sûr) me rappelant que la vitesse maximale autorisée sur autoroute est de 130 km/h. C’est agaçant (surtout pour un dépassement de 5 km/h sur une voie déserte) mais loin de moi l’idée de critiquer cette règle élémentaire de sécurité.
Vient l’heure de payer l’amende. Je ne suis pas un habitué du fait (c’est même une première), je fais donc l’effort de lire toutes les instructions. Ah tiens, on peut payer par internet ! Voilà l’occasion de tester une interface ! Ou comment prendre du plaisir à réaliser une tâche désagréable !
Un site dédié au paiement des amendes

Page d’accueil du Service de télépaiement des amendes.
Le Ministère des Finances a mis en place un site dédié au paiement des amendes par carte bancaire. Pour protéger la transaction, la connexion entre le serveur et le navigateur web est cryptée (via SSL) et l’identité du service garantie par un certificat numérique.

Informations sur le certificat SSL.
Premier bémol : le certificat est émis par Verisign, entreprise privée américaine. Le Référentiel Général de Sécurité n’est donc pas encore en place.
L’accueil du service
La page d’accueil est des plus simples : un résumé pour expliquer le but du service, un lien pour y entrer et un autre pour quelques explications sur la sécurisation du site. Simple, clair (c’est vrai aussi qu’on n’arrive jamais sur ce site par hasard…), malgré un texte plutôt confus pour expliquer la transaction HTTPS.
Le code source est typique du web première génération : des textes en bitmap, des tableaux pour la mise en page, le tout généré par Dreamweaver (ses fonctions Javascript sont détectables entre mille) et FrontPage 6.0 (voir la balise META GENERATOR). Drôle de mélange, mais l’avantage est de rendre l’interface utilisable sous tous les navigateurs, même les plus anciens. On est loin du web 2.0, d’Ajax, du XHTML compliant, des CSS 2… mais aussi d’une interface accessible (au sens ergonomique).
Un petit tour du côté des requêtes m’indique que le service tourne sous Apache et que mes actions et leur traitement seront gérées par des scripts Java (le cookie de session trahit sa présence).
Saisie des informations

Saisie du numéro de l’amende.
Je passe à l’action. On me demande le numéro de l’avis d’amende et sa clé. Euh… il doit être tard, je ne vois rien de semblable sur le papier. J’ai bien un numéro d’avis de contravention mais pas d’avis d’amende. De plus, le formulaire web me propose 5 groupes de chiffres + la clé, la version papier n’a que 4 groupes de chiffres + la clé.
Heureusement, il y a une aide. Je fais abstraction du dictionnaire qui propose toutes les lettres de l’alphabet, alors que seules 8 lettres sont utiles… Les « pro » de la molette seront ravis ! Je clique donc sur « Où trouver mon numéro d’avis – Cliquez sur ce lien » (j’adore) et là, surprise ! Je vois bien les 4 cases de chiffres, comme sur mon papier. Je vois aussi à côté une version à 5 cases… Je sens que ça va être chaud.

Aide pour la saisie du numéro d’amende.
Survient le doute : vais-je pouvoir payer cette amende (pardon, contravention) en ligne ? Je tente le coup. Et j’ai bien fait : le premier groupe de chiffres détermine le type de contravention (forfaitaire, dans mon cas). Un petit Javascript élimine donc la cinquième case. Un autre se charge de déplacer le curseur de case en case. On tient le bon bout !
Informations liées à la contravention

Informations sur la contravention.
Le serveur fait son office et m’informe de mon avis de contravention. Cette page remplit son rôle, avec des textes concis et une fenêtre Questions / Réponses très utile.
Paiement de l’amende
Je passe au paiement. Une page me demande si je veux payer définitivement ou si je veux déposer une consigne (eh oui, si vous contestez la contravention, vous devez la payer avant de vous faire rembourser… éventuellement).
Vient le formulaire tant attendu du paiement par carte bancaire. Là, on retrouve ses habitudes d’achat sur les sites e-commerce (adresse de livraison en moins…). Rien à dire, c’est bien fait.
Je valide et j’obtiens un justificatif que je peux imprimer, sauvegarder, envoyer à une adresse e-mail ou recevoir par courrier. Dommage que ces options ne soient pas regroupées.
La sauvegarde du justificatif sur ordinateur vaut vraiment le détour (un simple fichier texte contenant du code HTML illisible et sans aucun retour chariot). J’opte plutôt pour l’envoi par e-mail que j’obtiens aussitôt.
Conclusion
Ce petit jeu de cache-cache valait bien les 45 € que j’y ai laissés. Mais promis, je ne recommencerai pas.